Babylon
Babies
vous connaissez ? Et bien oubliez-le car le roman de
Jean-Michel Truong l'explose littéralement. Voici
un roman passé quasiment inaperçu et pourtant
il mérite amplement de sortir de son anonymat.
A l'heure où il est de bon ton d'encenser un
auteur qui soi-disant veut exploser les genres, il semble
injuste de passer à côté du Successeur
de pierre. "Zéro Contact", voilà
à quoi nous pouvons résumer l'histoire.
Au XXIème siècle, la majorité des
êtres humains ont été enfermés
dans des cocons suite à une terrible épidémie.
Protégées certes mais interconnectées
par un immense réseau (l'équivalent de
notre internet), ces "larves" communiquent,
se rencontrent, procréent via avatars interposés.
Alors bien sûr les gouvernants n'ont pas été
enfermés mais vivent sous des dômes, certains
pays comme la Chine ont refusé que leurs populations
soient exposées à un tel traitement. Tout
irait bien dans le meilleur des mondes possibles si
des "larves" ne se faisaient pas sauvagement
tués par un virtual killer. Sous un prétexte
faussement religieux (un texte apocryphe dans lequel
le Christ aurait confié aux Apôtres un
terrible secret sur le devenir humain et pour une fois
le terme "Apocalypse" est employé justement
comme étant une révélation), Jean-Michel
Truong extrapole le devenir du mondialisme économique
et notamment les effets que provoqueraient l'AMI si
ce traité économique voyait le jour. Il
évoque de même sans complaisance les différentes
étapes de l'évolution humaine, les manipulations
médiatiques et enfin les dangers d'une société
qui s'expose malgré elle à une dépendance
accrue aux machines. Là où un Dantec ne
pose que des questions sans y répondre, Jean-Michel
Truong, en véritable magicien de l'intelligence
artificielle (c'est son véritable métier),
nous donne les clefs d'une société pas
si futuriste que cela au fond. C'est pourquoi ce roman
est terrifiant de vérité.