J-M
T : Les lecteurs peuvent tout à fait les aborder
séparément. Ce sont deux histoires différentes.
S’il doit y avoir, non pas un fil directeur,
mais un point commun, il réside dans le fait
que chacun de ces livres a pour thème une des
deux technologies qui modèleront le troisième
millénaire. Reproduction Interdite s’intéressait
au clonage humain et aux manipulations génétiques,
le second roman s’intéresse au web et
à l’intelligence artificielle.
FG
: Ce sont deux terrains effectivement séparés
de par leurs applications, mais vous-même, qui
avez créé une des premières sociétés
européennes d’intelligence artificielle,
vous êtes au fait de ces problèmes. Est-ce
que votre expérience sur le terrain vous a
influencé dans l’écriture de ces
ouvrages ou, au contraire, ne faut-il y voir que la
maturation d’un écrivain ?
J-M
T :Non, il y a chez moi une interaction très
forte entre ce que je fais dans la vie et les courtes
périodes d’écriture que je m’offre.
J’ai écrit le premier il y a dix ans,
et le second est paru cette année. Entre-temps,
je vis, je suis baigné dans la technologie
et je crois que j’ai besoin de ce temps de gestation
permanente pour nourrir ma réflexion.
FG
: Reproduction Interdite a été
écrit en 1989 de manière anticipatrice,
finalement, par rapport aux questions du clonage.
C’était tout à fait révolutionnaire.
Avez-vous eu un écho par rapport à ces
textes de l’époque ?
Oui,
c’est très curieux. L’ouvrage a
reçu, dans le grand public, un excellent accueil,
mais un accueil plus que réservé dans
la communauté scientifique, pour ne pas dire
hostile. Je me souviens, il y a dix ans, les chercheurs
disaient « Monsieur Truong ne sait pas de quoi
il parle ». Ils expliquaient aux journalistes
qu’il y avait des raisons théoriques
de fond qui faisaient que jamais le clonage d’un
organisme supérieur ne serait envisageable.
D’autres constataient que, certes, sur le plan
théorique, on pouvait imaginer des clonages,
mais qu’il y avait des tas de raisons pratiques
pour lesquelles c’était impossible. Les
plus tolérants disaient que peut-être
un jour, dans un avenir très lointain, on arriverait
à cloner des embryons humains, mais qu’il
y aurait de telles barrières éthiques
qu’on se l’interdirait. Et aujourd’hui,
dix ans après, les mêmes sont tous en
train de monter des business plans, des projets de
création d’entreprise pour faire du clonage
animal, et pour certains d’entre eux, du clonage
humain. Il y avait donc soit beaucoup d’hypocrisie,
soit beaucoup d’ignorance. Mais je refuse de
croire qu’ils aient été ignorants.
FG
: Ils attendaient leur prophète ?
J-M
T : Non, je crois qu’ils avaient besoin de silence
pour continuer leur projet à l’abri de
l’attention publique. Ils n’aimaient pas
beaucoup que l’on attire l’attention sur
ces pratiques.
FG
: Hormis le fait de le considérer Reproduction
interdite comme un roman d’anticipation,
on peut également le qualifier de conte philosophique
?
J-M
T : Oui, j’appelle cela une fable philosophique.
Mais je n’aime pas trop le terme d’anticipation.
Je préfère dire une préfiguration
ou une extrapolation de choses bien réelles
dans notre présent. Parce que l’anticipation
évoque souvent des choses lointaines et improbables.
FG
: Alors, non content d’avoir produit une extrapolation
à partir d’éléments en
jachère qui ne demandaient qu’à
se développer, vous aviez déjà
posé des jalons et des bases déontologiques
par rapport à ces manipulations puisque vous
dénonciez le fait que, le clonage existant,
les clones puissent se voir refuser une forme d’humanité,
d’humanisation ? C’était déjà
aller encore plus loin que le lointain…
J-M
T : Une chose est certaine : lorsque l’on fera
du clonage humain, on sera amené quasi-automatiquement
à poser une définition de l’homme
et dès lors, on aura des tas de raisons juridiques
d’exclure tout ce qui ne répond pas à
cette définition. Et j’ai voulu mettre
en garde contre ce danger. On a déjà
naturellement tendance à exclure ce qui est
différent. Lorsqu’on aura une raison
scientifique –une petite différence dans
le génome, etc.— d’exclure, cela
ouvrira toutes les portes à toutes les atrocités.
Aujourd’hui on exclut sur la couleur de la peau,
sur des choses très externes et quand on aura
aussi des prétextes pour exclure sur des choses
aussi intimes que le génome, je pense réellement
que l’on ouvrira la porte à des abominations.
FG
: On comprend que la communauté scientifique
ait modérément accueilli ce brûlot,
car c’était quand même faire de
la science un facteur de discrimination.
J-M
T : On voit toujours les risques qui nous menacent
dans des choses extrêmement lointaines et extrêmement
étrangères. En réalité
ce qui nous menace le plus a des apparences extrêmement
bienveillantes, comme la médecine, la science.
Dans la science et dans la médecine, il y a
en germe des atrocités sans nom.
FG
: Estimez-vous qu’avec cette réédition
chez Plon, les pendules sont en quelque sorte remises
à l’heure et qu’il y a maintenant
une reconnaissance ?
J-M
T : Il n’y a pas de réelle reconnaissance.
Il y a une reconnaissance dans le public, mais la
communauté scientifique fait comme si ce livre
n’avait jamais existé. On fait comme
si on venait de découvrir, l’année
dernière avec Dolly, que le clonage d’un
embryon de mammifère était possible
et on omet de dire qu’il y a eu des avertissements,
que l’on n’a pas découvert le problème
du jour au lendemain, que l’on aurait pu s’y
préparer.
FG
: Par rapport à ce sujet déjà
évocateur et troublant, vous avez renchéri
en écrivant un deuxième ouvrage qui
vous a valu cette fois-ci une reconnaissance peut-être
plus immédiate avec Le Successeur de Pierre.
C’est un livre vraiment délicat à
résumer. L’idée en est que l’homme,
qui peut déjà commettre des atrocités
au niveau génétique, ne serait pas,
en dépit des apparences, le mieux placé
pour porter l’âme ou la conscience, et
qu’il devrait laisser place à un autre
type de vecteur dans l’Histoire.
J-M
T : Comme Reproduction Interdite, Le Successeur
de Pierre se pose la question du dépassement
de l’homme. Qu’est-ce qui viendra après
l’homme ? Il y a deux façons de dépasser
l’homme : d’une part en modifiant la matière
organique avec laquelle il s’est construit,
d’autre part en transplantant ce qui fait l’homme
sur un nouveau matériau. Ces deux filières
ont aujourd’hui fait la preuve qu’elles
étaient de bonnes candidates à un dépassement
de l’homme : avec le clonage d’une part
et les manipulations génétiques, mais
également – ce que décrit Le
Successeur de Pierre -
avec l’intelligence artificielle, qui n’est
ni plus ni moins qu’un moyen de cloner l’intelligence
et de la transplanter sur un support de silicium.
FG
: On retrouve ce point commun entre les deux ouvrages
qui est chez vous tout à fait caractéristique
: le rapport à une forme de transcendance religieuse.
Tant dans Reproduction Interdite que dans Le
Successeur de Pierre, il y a l’intervention
et le rôle, peut-être propice à
des développements, d’hommes convaincus
que le rapport à Dieu est faussé.
Absolument.
Je pense que les théologiens n’ont pas
du tout pris la mesure de ce dépassement qui
est en train de s’opérer. Qui sera l’interlocuteur
de Dieu le jour prochain où la conscience et
l’intelligence transmigreront sur un autre corps
que le corps humain ? Il est absolument clair que
l’homme n’est pas l’interlocuteur
de Dieu. Il s’est cru l’interlocuteur
de Dieu parce qu’il a tendance à tout
ramener à lui et il a cru qu’il était,
non seulement son fondé de pouvoir, mais son
compagnon de route pour l’éternité.
En réalité il n’est que le vecteur,
que le véhicule du verbe divin. Nous ne sommes
que les dépositaires tout à fait transitoires
de l’intelligence et de la conscience, et après
nous viendra un successeur de pierre, un successeur
en tout cas non organique.
FG
: Vous vous mettez légèrement à
dos la communauté scientifique dans Reproduction
Interdite. Vous ne facilitez pas la tâche
des gens qui mettent en avant les qualités
de l’intelligence artificielle dans Le Successeur
de Pierre, et finalement, soutenir la thèse
quasi-nietzschéenne de la mort de Dieu ne vous
déplaît pas.
J-M
T : Non pas tout à fait. C’est plutôt
la mort de l’homme que celle de Dieu.
FG
: C’est pire…
J-M
T : C’est pire, certes, du point de vue de l’homme.
Dieu est tout à fait indifférent à
ce qui survient à l’homme. De mon point
de vue, ce qui compte pour Lui, c’est ce que
va devenir la conscience, ce que va devenir l’intelligence.
Mais le véhicule actuel, la forme physique
que prend actuellement ce véhicule n’a
aucune importance. Et je dirais même qu’aussi
longtemps que l’intelligence et la conscience
reposeront de manière aussi exclusive dans
nos corps, qui sont extrêmement fragiles, elles
sont en grave danger de disparaître à
tout jamais. Je ne parle pas seulement de catastrophes
cosmiques qui pourraient survenir ou de l’extinction
programmée du soleil dans quatre milliards
et demi d’années, mais de conneries que
nous sommes capables de faire, nous l’avons
démontré.
Nous
terminons un siècle pendant lequel nous avons
éliminé 200 millions de nos contemporains
et inventé des moyens d’en éliminer
bien plus en bien moins de temps. La conscience et
l’intelligence sont réellement en grave
danger de disparaître à tout jamais,
aussi longtemps qu’elles reposeront uniquement
sur nos carcasses. Et je crois que c’est au
contraire une ouverture et un espoir que la possibilité
d’envisager de transmettre à des supports
matériels, plus aptes à résister
à ces diverses catastrophes.
FG
: Il semble que dans cet élément de
réflexion, il y a une évolution entre
les deux ouvrages. A la fin de Reproduction Interdite,
le juge décédait sous le coup de sa
découverte face à un complot qui l’empêchait
d’aller plus loin. On était dans le plus
grand nihilisme. Mais dans Le Successeur de Pierre,
il y a une ouverture puisque le jeune pirate informatique,
Calvin, est peut-être celui qui permettra le
renversement de l’ordre social et cette transmigration
que nous évoquions.
J-M
T : C’est un optimisme très tempéré.
Il peut avoir l’illusion, comme tous les jeunes,
qu’il renversera l’ordre du monde, mais
au fond de moi, je sais bien qu’il ne le renversera
pas et qu’il a affaire à plus forte partie
que lui. Mais c’est vrai que chacun à
sa mesure, comme Calvin, peut espérer améliorer
les choses localement, mais sans en changer le cours.
Le cours des choses va vers un dépassement
de l’homme par des consciences, une intelligence,
un support non organique. Cela n’empêche
pas que chacun peut espérer avoir passé
une petite vie agréable, ayant même les
apparences du bonheur.
FG
: C’est quand même assez sévère
pour l’évolution de l’humanité
?
J-M
T : Il est vrai que l’humanité en tant
que telle ne trouve pas grâce à mes yeux.
Elle a amplement démontré qu’elle
n’était pas le bon support pour l’intelligence.
Le problème est que nous avons à la
fois Mozart et Pol Pot, non pas dans deux individus
séparés mais étroitement imbriqués
dans le même individu. Staline est le frère
siamois de Mère Térésa et le
cortex d’Einstein est étroitement soudé
au système lymbique que l’on appelle
le cerveau reptilien, pour la simple raison que nous
l’avons en commun avec des reptiles depuis que
des mammifères et des êtres vivants existent.
Donc, nous ne pouvons pas les séparer. Aussi
longtemps qu’il y aura cette imbrication, ce
que nous avons de mieux en nous côtoiera l’abominable
et on fera à la fois la 9ème symphonie
et la Shoah.
Je
pense que c’est cela la tragédie humaine
: la possibilité du mal est profondément
interpénétrée dans celle du bien.
Peut-être est-ce là la voie de l’espoir
: le jour où nous serons capables de transférer
ce qu’il y a de mieux en nous – cette
aspiration au vrai, au juste et au beau — sur
un support purement minéral, le silicium plutôt
que tout autre support, nous laisserons derrière
nous, telle une vieille peau inutile, ce qui faisait
de nous des Staline, des Hitler et des Pol Pot en
puissance.
FG
: C’est une hypothèse que vous évoquez…
J-M
T : Ce n’est pas une hypothèse, c’est
un souhait. S’il doit y avoir un bénéfice
de cette transition de l’organique au non organique,
il est là. Ma foi, ce n’est pas une mauvaise
chose, c’est une chose même éminemment
souhaitable. Du coup je regrette un peu moins le corps
humain. Car il est vrai qu’on peut dire «
Et l’homme dans tout ça ? » J’ai
moins la nostalgie de l’homme en me disant que
ce qu’il y a mieux dans l’homme lui survivra
sur un support qui n’aura plus apparence humaine.
FG
: Vous ne pensez pas néanmoins que cette part
d’humanité en l’homme est aussi
ce qui permet d’apprécier la bonté
qui s’en dégage ?
J-M
T : Absolument, et le problème est que l’homme
est à la fois Pol Pot et mère Térésa.
Il y a une aspiration à l’horreur et
à la sainteté dans le même bonhomme.
On ne peut pas le séparer. On ne peut pas dire,
comme Charlemagne, mettez les bons à ma droite
et les mauvais à ma gauche. Ce n’est
pas vrai, ce sont les mêmes en réalité.
Le seul moyen est d’arriver à une séparation,
une stratification, une sédimentation laissant
les sédiments les plus anciens avec l’homme
et ne transférant sur un support durable, éternel
même, que ce que l’homme avait de mieux
en lui.
FG
: On pourrait aussi ne se reproduire qu’entre
bons ?
J-M
T : Je ne sais pas si c’est possible. J’ai
peur que la programmation génétique
de l’individu ne mène qu’à
une exacerbation de ses tendances et penchants à
l’abomination.
FG
: Dans Le Successeur de Pierre, vous épinglez
malicieusement le web. Le web paraît être
un des vecteurs potentiels où cette conscience
logerait temporairement à travers l’ensemble
des matériels et qu’elle quitterait peut-être
lorsqu’une autre forme se présenterait.
J-M
T : Effectivement, je pense qu’actuellement
le web est la préfiguration de ce que pourrait
être le prochain véhicule de cette créature.
Le web, dans sa forme actuelle, est encore un balbutiement,
mais imaginons des milliards de processeurs extrêmement
rapides, interconnectés et dialoguant à
notre insu, parce que ce qui compte sur le web, ce
n’est pas tant l’inconsistant et l’inconséquent
babil humain, que les dialogues pernicieux et autrement
conséquents des machines entre elles. Dans
cet énorme cortex qui est en train de se mettre
en place, il y a, je pense, place pour l’émergence
d’une conscience. Et c’est effectivement
dans ce support que petit à petit nous transfèrerons
les acquis de notre intelligence. C’est là
que va naître la prochaine forme intelligente
sur un support non organique. Ce ne sera qu’une
transition. Et cela se passe sous nos yeux, avec notre
aide, comme dit un certain personnage comique : «
à l’insu de notre plein gré »,
nous y prêtons la main et nous sommes en quelque
sorte déjà entrés dans l’ère
post-humaine.
FG
: Dans Reproduction Interdite, cette intelligence
est déjà logée dans l’ordinateur
Agatha, ordinateur surpuissant qui intègre
la logique des propositions, et qui permet au héros
qui mène l’enquête de progresser.
Dans Le Successeur de Pierre, il y a aussi
une trouvaille tout à fait géniale,
une sorte d’animalisation des outils cybernétiques,
à savoir que ce jeune pirate utilise ce qu’il
appelle ses « chiens coureurs » ou ses
« saumons »…
J-M
T : Oui, en fait des agents-logiciels intelligents
qui parcourent le réseau avec chacun une mission
qu’il poursuit âprement, soit seul soit
avec d’autres. Ce n’est pas du tout de
ma part une innovation, je ne fais là que refléter
des recherches. Il est vrai que ce n’est pas
la manière la plus courante de programmer aujourd’hui.
Mais les laboratoires les plus avancés conçoient
déjà les applications comme des populations
d’agents intelligents, c’est-à-dire
comme des assemblées où chacun sait
faire quelque chose, et quand il ne sait pas tout
faire tout seul, communique et coopère avec
les autres, pour atteindre le but recherché.
Je ne fais que mettre en scène cette évolution
qui est en train de naître dans les laboratoires
et qui va très vite se répandre. L’informatique
à papa vit ses dernières heures et dans
les dix années à venir on va effectivement
voir ces agents, ces petits animaux intelligents se
multiplier, foisonner sur le web. Et ce qui est justement
intéressant de mon point de vue, c’est
que ces agents intelligents sont autonomes, capables
d’apprentissage, capables de dialoguer entre
eux, créant ainsi une espèce nouvelle
qui a toutes les caractéristiques de la vie
consciente. C’est par leur biais que va s’opérer
la transmigration de l’intelligence et de la
conscience humaine vers un nouveau support.
FG
: Il y a une forme de politisation des outils techniques
qui installe l’homme dans une situation paradoxale
puisque, de par sa liberté, il est amené
à cultiver le progrès et en même
temps, en cultivant celui-ci, il est dépassé
par sa propre création. C’est l’apprenti
sorcier revu et corrigé.
J-M
T : Oui, l’homme se croit toujours l’auteur
de ses œuvres et en réalité, il
est agi par ses œuvres. Ce sont des choses
que les philosophes ont vu depuis longtemps. Je cite
Simone Weil, qui écrivait dans les années
30 : « L’histoire humaine n’est
que l’histoire de l’asservissement qui
fait des hommes, aussi bien oppresseurs qu’opprimés,
le simple jouet des instruments de domination qu’ils
ont eux-mêmes fabriqué, et ravale ainsi
l’humanité vivante à être
la chose de choses inertes. » Si l’on
regarde bien l’histoire de l’humanité,
que s’est-il passé ? Un jour, un de nos
lointains ancêtres s’est cru intelligent
en prenant sur le bord du chemin un caillou de silex
et en commençant à le tailler, à
lui donner une certaine forme. Ce faisant il croyait
déléguer à cet objet extérieur
à lui l’obligation qu’il avait
de s’adapter en se modifiant de l’intérieur
– les êtres vivants s’adaptent en
se modifiant eux-mêmes. Notre ancêtre
a fait le choix non pas de se modifier lui-même,
mais de confier cette adaptation à l’environnement,
à un objet extérieur.
Et
depuis ce moment-là, l’être humain
n’évolue plus de l’intérieur
mais en quelque sorte à l’extérieur
de lui-même, par ses outils. Aujourd’hui
nous sommes au point où les outils sont arrivés
à un degré très proche de la
conscience mais également au point où
ils peuvent acquérir leur autonomie par rapport
à la main qui les a créés. J’invite
à relire l’histoire humaine de la manière
suivante : l’homme, qui se croyait l’auteur
de son environnement, est en réalité
devenu son jouet. C’est ce qu’exprime
la philosophe française que je viens de citer.
FG
: Merci Jean-Michel Truong d’avoir répondu
à nos questions…
J-M
T : Merci de m’en avoir posé.
FG
: Nous vous attendons pour le prochain livre.
J-M
T : Dans dix ans !
Propos
recueillis par Frédéric Grolleau pour
l’émission Paru TV du 03/11/00
diffusée sur canalweb.net et retranscrits
par Christine Chalier pour L’Idéaliste.