LES
COGNITICIENS EXISTENT, MAIS QUI LES A RENCONTRES ?
par Jean-Michel TRUONG NGOC (*)
Un
mot nouveau apparaît de plus en plus souvent depuis
un an dans la littérature et dans la presse informatiques,
au point que les dictionnaires les plus à jour
l'ont récemment accueillis parmi les élus
du bien-parler, poussés en cela, il est vrai, par
un usage attesté par plusieurs centaines d'occurences
et qui paraît aujourd'hui incontournable: cogniticien.
Pour satisfaire aux exigences
de l'Histoire - et accessoirement à celles de mon
narcissisme d'auteur, qui sont grandes - rappellons tout
d'abord que cogniticien et son corollaire cognitique
furent, à l'origine, des marques que je déposais
à toutes fins utiles à l'Institut National
de la Propriété Industrielle le 30 décembre
1983, soucieux que j'étais de trouver à
knowledge engineer et knowledge engineering
des équivalents français bien conformés
et plus économiques au prononcé que le servile
ingénieur de la connaissance que l'on trouvait
alors dans les traductions françaises d'articles
américains sur l'IA. Les deux termes se dérivent
du verbe latin cognoscere "apprendre à connaître"
et se forment sur le modèle de génétique
et généticien, informatique
et informaticien ou encore statistique et
statisticien. Notons au passage que ces raisons
purement formelles disqualifient un challenger - cognicien
- qui tenta quelques temps de ravir à cogniticien
sa légitimité, et ce pour cause rédhibitoire
de mauvaise conformation: un praticien de la génétique
est un généticien, non un génécien
et si l'on peut parfois rencontrer un pharmacien, nul
n'a jamais vu informacien. A moins d'accepter cognique
pour désigner l'activité du cognicien,
mais ce serait au prix de l'abandon du suffixe -tique
qui dans notre langue connote l'idée de discipline
scientifique ou technique. Exeunt donc cognique
et cognicien!
Pour être complet
dans cette présentation de notre sujet, risquons
deux définitions:
Cognitique: discipline
scientifique et pratique technique, branche de l'informatique,
qui a pour objet l'acquisition et la représentation
formelle des connaissances et des modes de raisonnement,
en vue de leur simulation à l'aide d'ordinateurs.
Cogniticien: spécialiste
de la cognitique.
Voici
donc un mot qui a acquis droit de cité et qui vient
tout naturellement aujourd'hui sous la plume ou sur les
lèvres de quiconque en France écrit ou glose
à propos d'IA (**). Le moment
me parait donc bien venu de se demander si ce mot recouvre
une quelconque réalité. Autrement dit, le
mot cogniticien existe, mais quel objet
de l'univers sensible décrit-il? Après tout,
nombreux sont les mots dont nous usons tous les jours
et qui ne désignent aucune réalité
perceptible, et cogniticien peut très bien
renvoyer à une pure abstraction née de la
foi des hommes, comme Dieu, ou à une chimère
issue de l'imagination d'un conteur, comme licorne,
ou enfin à un projet d'ordre éthique comme
justice.
Le fait de ne pas être
adossés à une réalité sensible
n'empêche pas Dieu, licorne et justice
de très bien se porter (merci...) et de rendre
d'estimés services dans leurs champs sémantiques
et idéologiques respectifs. Pourquoi dès
lors chercher noise à cogniticien? C'est
que ce dernier affiche des ambitions bien plus concrètes
que les trois autres. On le voit par exemple dans des
annonces de recrutement, accolé à des salaires
bien réels; il figure sur des programmes de formation,
assorti de coûts non moins réels; le temps
n'est pas loin où il aura sa place dans des conventions
collectives et dans les délibérations des
prud'hommes; et dès à présent, alors
que personne ne prend au sérieux une offre de cent
journées-licorne (pour ne rien dire des journées-Dieu...),
cent journées-cogniticien ne font pas incongru
( car elles coûtent très cher ! ). Il me
paraît donc très légitime de se poser
la question de l'existence du cogniticien.
Celle-ci peut sembler impertinente
sous la plume de quelqu'un qui fit son possible, à
la tête d'une entreprise spécialisée,
non seulement pour imposer le terme mais également
donner corps à la réalité correspondante.
Je m'empresse donc de préciser ma position:
je tiens pour évidente l'existence du cogniticien,
mais de la même façon qu'un astrophysicien
se persuade, par le calcul et le raisonnement, de la présence
d'un corps céleste qu'il ne voit pas encore;
l'économie générale du système
qu'il observe, les effets indirects qu'il mesure, lui
en donnent l'absolue certitude, même si ses sens
ne la confirme pas. L'avénement du cogniticien
dans le paysage professionnel est selon moi inévitable,
même si son type achevé n'est encore
attesté dans aucune réalité. Disons
donc que le cogniticien existe de jure, mais que
dans les faits il reste encore largement à venir.
Nous possédons cependant, sur notre astrophysicien,
un avantage: nous avons sous les yeux des précurseurs
de l'être dont nous prévoyons l'apparition.
Un moyen simple de rechercher
des éléments de réponse à
la question de l'existence du cogniticien est de faire
- en appliquant la méthode du genre proche et
de la différence spécifique chère
à BOSSUET - un examen critique de la pratique de
ces précurseurs, que j'appellerai pour faire court:
les faiseurs de systèmes-experts. Dans les
sphères dans lesquelles j'évolue, j'en distingue
quatre types: il y a tout d'abord le spécialiste
de l'IA, dont l'archétype est le chercheur
universitaire, mais qu'on trouve aussi de plus en plus
répandu dans les industries de pointe: électronique,
informatique, aéronautique et aussi dans quelques
sociétés de services spécialisées
en IA. On en trouvera ensuite une seconde variété
parmi les informaticiens, notamment ceux des sociétés
d'ingéniérie traditionnelles, récemment
acquises aux vertus de l'IA sous l'impulsion d'un marché
de plus en plus convaincant. Troisième variété,
non la moindre: les experts de diverses disciplines
eux-mêmes, juristes, médecins, biologistes,
économistes, tous tentés d'explorer l'univers
de possibilités, jusque là insoupçonnables,
qui s'ouvre à eux grâce à l'IA. Enfin,
suscité par l'afflux d'outils pour micro-ordinateurs
accessibles aux budgets et aux moyens intellectuels limités,
le petit peuple des utilisateurs de progiciels dits "de
développement de systèmes-experts", vous,
moi, n'importe qui.
N'importe qui peut-il,
pourvu qu'il sache se servir d'un outil standard de développement
de systèmes-experts (ou "shell" ), prétendre
à la dignité de cogniticien? L'examen de
cette question va nous permettre de poser d'emblée
un premier trait distinctif du cogniticien. En effet,
la démarche des utilisateurs de shell est
à l'extrême opposé de celle du cogniticien:
elle consiste à grapiller, dans le discours multiforme
de l'expert, celles de ses connaissances et modalités
de raisonnement qui "collent" aux capacités de
représentation de l'outil, quitte à négliger
celles qui ne conviennent pas, alors que le cogniticien
se doit d'identifier d'abord les méthodes de représentation
de connaissances adaptées à toutes
les particularités du discours de l'expert, et
ensuite seulement de rechercher des outils susceptibles
de mettre en oeuvre ces méthodes, quitte à
les construire de toutes pièces si aucun outil
standard ne convient. Autrement dit, la démarche
de l'un est guidée par les fonctionnalités
de son instrument, alors que l'autre est déterminée
par l'expertise elle-même.
Est-ce à dire que
l'expert du domaine a de meilleures chances de
se rapprocher de ce cogniticien à venir dont nous
cherchons à cerner les traits à travers
ses diverses préfigurations? Qui, après
tout, est plus "déterminé par l'expertise"
que l'expert lui-même? C'est ici que nous pouvons
saisir la seconde caractéristique distinctive du
cogniticien: c'est qu'en même temps qu'il se préoccupe
de comprendre le plus intimement possible les détours
de la pensée de l'expert, il doit se soucier de
l'usage qu'il fera de cette compréhension en vue
d'une application déterminée - aide à
la décision, diagnostic, interprétation
du signal, etc... - et donc de l'utilisateur final du
système-expert. Si sa démarche est déterminée
par l'expertise elle est également, dans le même
mouvement, centrée sur l'utilisateur: c'est
une compréhension corrigée par un impératif
de communication de la chose comprise. Cette double détermination
donne au cogniticien, dans l'acte d'acquérir l'expertise
en vue d'un système-expert, un avantage décisif
sur l'expert travaillant seul: celui de la distanciation
et du recul critique qui peut par exemple le conduire
à rendre, en faveur de l'utilisateur, des arbitrages
auxquels l'expert répugnerait - simplifications,
réduction de l'extension et/ou de la profondeur
du champ des connaissances prises en compte...- ou encore
à identifier dans son discours des inconsistances,
des incomplétudes ou plus simplement du désordre
ou de l'approximation.
Cette double détermination
du cogniticien - par l'expertise du domaine et par l'utilisateur
- le distingue également de manière radicale
du spécialiste en IA tel qu'on le trouve
dans les laboratoires de recherche universitaires ou industriels.
En effet, si ce dernier réalise un système-expert,
c'est d'abord pour valider expérimentalement un
concept ou une méthode, pour tester un nouveau
mode de représentation des connaissances, ou une
nouvelle façon de contrôler les inférences.
Et cette quête légitime de l'universel et
de l'absolu l'éloigne souvent des préoccupations
triviales du cogniticien. Je dois aussi constater que
les traits caractériels que présentent maints
bons chercheurs en IA sont souvent à l'opposé
de ceux qui conviennent au cogniticien, notamment en matière
d'aptitude à la communication: je pense à
ce savant français qui ne sort de sa retraite du
CNRS qu'une fois par lustre pour proférer une ou
deux intuitions géniales avant de se retirer à
nouveau de ce monde et de ses vanités; ou encore
à cet autre qui ne peut prendre la parole en public
que pour lancer quelques anathèmes bien sentis;
ou enfin à ce troisième, incapable de s'arrêter
ne fût-ce qu'un instant de parler, mais que personne
dans son auditoire ne songerait à interrompre,
tant sont suaves et pertinents ses propos... C'est pourtant
chez ceux d'entre eux qui sont doués d'un sens
suffisant de l'empathie que l'on trouve, aujourd'hui,
les réalisations les plus abouties de systèmes-experts:
en effet, en cette matière la réussite dépend
autant de la sensibilité de l'écoute et
de la sagacité du cogniticien que de l'étendue
des moyens d'expression dont il dispose. Beaucoup sont
capables de ressentir une émotion intense en contemplant
la Montagne Sainte Victoire dans l'âpre lumière
d'août; seul un Cézanne a su trouver les
matières et les procédés susceptibles
de capturer et de communiquer pleinement cette émotion.
Ce qui fait le cogniticien, c'est aussi sa palette.
C'est justement, on va le
voir, celle-ci qui fait défaut à l'informaticien
traditionnel pour qu'il puisse prétendre, tel
quel, à l'appellation de cogniticien bien qu'il
soit, à bien des égards, de toutes les variétés
de genres proches examinées jusqu'ici celle
qui s'en approche le mieux. N'est-il pas, dans ses fonctions
d'analyste, à la fois tendu vers l'expert et vers
l'utilisateur final de son programme, tandis que dans
ses fonctions de programmeur il s'apparente au cogniticien
dans son activité de modélisateur? Plutôt
que de chercher à forcer la différence entre
informaticien et cogniticien, je préfère
penser le second comme l'accomplissement du premier: parce
qu'il est confronté à des domaines d'expertise
très variés et très pointus, le cogniticien
se doit de posséder une culture générale,
technique et scientifique de plus haut niveau que la moyenne
des informaticiens; parce qu'il doit mettre à jour
et comprendre des modes de pensée et d'action moins
stéréotypés que ceux qu'on rencontre
en informatique dans l'univers du calcul scientifique
ou de la gestion, et souvent moins explicités et
moins formalisés, le cogniticien doit être
capable de mettre en oeuvre des méthodes d'investigation
plus sophistiquées que l'analyste traditionnel;
enfin, parce qu'il doit modéliser des modes de
pensée et d'action rebelles à l'algorithmique
conventionnelle, le cogniticien doit posséder une
érudition plus élevée que la moyenne
des programmeurs en matière de méthodes
de représentation.
Mais cet inventaire des
genres proches de notre cogniticien ne serait pas complet
s'il se limitait aux seuls faiseurs de systèmes-experts
et n'intégrait tous ceux qui, sans prétendre
fabriquer des systèmes-experts, n'en exercent pas
moins une activité qui s'en rapproche par certains
aspects: je veux parler des praticiens des sciences
humaines dont la vocation est de pénétrer
le système de représentation propre aux
entités qu'ils observent pour en donner une représentation
médiate pouvant faire l'objet d'une communication:
anthropologues, ethnologues, éthologues, ergonomes,
psychologues, sociologues, linguistes, etc... Leur activité
présente de grandes similitudes avec celle du cogniticien,
et il est étonnant que ceux qui font profession
de réaliser des systèmes-experts ne se soient
inspirés jusqu'ici que très marginalement
des acquis de ces disciplines, notamment en matière
de méthodes d'investigation. Trop de faiseurs de
systèmes-experts résument encore l'acquisition
de connaissances à un recueil passif du miel coulant
des lèvres de l'expert, méconnaissant ainsi
la dimension essentiellement active et technique
de ce processus et réduisant le rôle du cogniticien
à celui d'un réceptacle à la neutralité
trompeuse. Sans se confondre donc avec ces spécialistes,
dont il ne partage pas les visées explicatives
et normatives, le cogniticien aurait beaucoup à
apprendre de leur fréquentation.
Voici donc que par touches
successives se sont dégagés, du fond brumeux
où s'activent les diverses variétés
de ses précurseurs, les contours d'un être
tout à fait original: le cogniticien, ce spécialiste
de l'acquisition et de la représentation des connaissances,
pas si éloigné en somme de ses principaux
ancêtres, empruntant un trait à chacun d'eux,
mais présentant aussi avec chacun d'eux des différences
nettes qui le singularisent. On a vu qu'il repose idéalement
sur deux assises, une assise instrumentale représentée
par tout l'arsenal des concepts, outils et méthodes
empruntés à l'informatique la plus avancée
et une assise comportementale constituée
par les concepts, outils et méthodes des sciences
humaines. On a vu aussi que ses diverses préfigurations
actuelles, les pré-cogniticiens, privilégient
encore trop l'aspect instrumental du métier au
détriment de son aspect comportemental.
Je laisserai aux épistémologues
le soin de décider si la cognitique peut prétendre
à l'unité d'une discipline scientifique,
ou si elle est de nature pluridisciplinaire. Ce qui est
certain c'est que, dans l'activité qui consiste
à produire un système-expert, les multiples
influences de toutes origines que nous avons décrites
s'exprimeront nécessairement en un acteur unique,
le cogniticien. On imagine mal, en effet, de soumettre
le malheureux expert du domaine au feu croisé des
questions d'un groupe pluridisciplinaire composé
de spécialistes d'IA, de psychologues, sociologues,
ergonomes et tutti quanti. L'acte d'extraire l'expertise
se conduit nécessairement dans l'intimité
du colloque singulier. Et la fonction de cogniticien ne
se justifie économiquement que si son coût
est significativement inférieur à celui
de l'expert. C'est donc le même intervenant qui
devra réunir les multiples compétences et
savoir-faire qui sont aujourd'hui réparties entre
les diverses sortes de pré-cogniticiens. Le cogniticien
à venir naîtra nécessairement du croisement
de ces multiples origines.
Or, il faut bien admettre
qu'aujourd'hui les conditions ne sont pas réunies
pour qu'une telle fécondation se produise. Nous
nous trouvons dans la situation d'un horticulteur qui
attendrait de la Providence qu'une certaine variété
d'orchidée du Ried Centre-Alsace en féconde
spontanément une autre des rives du Gange inférieur.
Les diverses disciplines en cause s'ignorent superbement,
quand elles ne s'excommunient pas mutuellement. Impossible
de faire admettre une communication d'ergonomie ou de
psychologie cognitive à un colloque d'IA et vice-versa.
De brillants chercheurs d'IA perdent leur temps à
redécouvrir des faits acquis depuis longtemps par
les linguistes ou les anthropologues. Des docteurs et
des ingénieurs spécialisés en IA
sortent chaque année de nos meilleures universités
et grandes écoles sans avoir reçu le moindre
rudiment de psychologie de la communication.
Il me paraît donc
d'une grande urgence de susciter des lieux où les
diverses disciplines concernées puissent communiquer
et, petit à petit, bâtir un corps de doctrine
et des méthodes susceptibles de servir de référence
pour la formation des cogniticiens. Les responsables de
l'enseignement supérieur et de la recherche en
IA seraient bien inspirés de songer à la
création d'une chaire et d'un laboratoire de cognitique
qui auraient pour mission d'étudier la relation
expert-cogniticien, de la modéliser, de formaliser
et de valider des méthodes, de les enseigner, de
former les chercheurs et les futurs enseignants de cette
discipline. En effet, si en 1987 le marché ne justifie
pas encore la formation de gros bataillons de cogniticiens,
on peut s'attendre à une croissance très
importante de la demande pour cette qualification dans
les dix années à venir. Si l'on veut être
en mesure, d'ici 1995, d'intégrer des enseignements
de cognitique dans les cursus des principales écoles
d'ingénieurs informaticiens et dans les maîtrises
et DEA d'informatique, ce sont plusieurs dizaines d'enseignants
qui devront être formés dans l'intervalle.
Négliger aujourd'hui cet aspect logistique, c'est
s'exposer à devoir improviser sous la pression
de l'urgence dans cinq ans.
Car il ne fait pas de doute
à mes yeux, et je voudrais pour terminer en convaincre
le lecteur, que l'IA sera la cause d'une croissance fabuleuse
du marché de l'informatique dans les années
qui viennent. Il suffit pour s'en persuader de regarder
le formidable marché qu'a su ouvrir l'informatique
traditionnelle, en automatisant le calcul, la plus marginale
de nos activités mentales. L'IA ouvre la perspective
d'une automatisation progressive de toutes nos autres
activités intellectuelles, perception, raisonnement,
voire un jour imagination. Le marché qu'elle crée
de cette façon sera à terme plusieurs fois
supérieur à celui jadis ouvert par l'automatisation
du calcul. Cette croissance n'ira pas sans une nouvelle
crise du marché des informaticiens, semblable à
celle que nous avons connue dans les années 1970
et dont nous sortons à peine. C'est par milliers
qu'il faudra, dans la dernière décennie
du siècle, former les cogniticiens et des milliers
d'informaticiens traditionnels devront se reconvertir
ou disparaître. L'appareil de formation a, pour
une fois, la possibilité d'anticiper ces besoins
et de se préparer à tenir le choc.
(*)
Ce texte fut publié la première fois en
1988 dans Le Monde Informatique. (Retour
au texte)
(**) Un ami m'a même signalé
une occurence de cogniticiAn (prononcez ... chienn')
dans une bouche yankee; ce juste retour à une époque
où les anglo-saxons puisaient dans notre langue
leurs vocables les plus recherchés a quelque chose
de réjouissant, mais je ne pense pas que cette
exportation linguistique, même confirmée,
arrange si peu que ce soit notre balance commerciale!
(Retour au texte)
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