Christiane
Vander Motte, 23 mars 2003 :
Votre
website est la caverne d' Ali Baba, l' île aux
trésors. Beaucoup à lire et beaucoup
à essayer de comprendre. Y parvenir me
semble optimiste pour une pessimiste et une piètre
intellectuelle comme moi. Très humblement,
je vous propose d'ores et déja quelques questions
simples (simplistes?) sans ordre apparent, qui me
viennent à l'esprit, une sorte de brain storming
en solitaire dirigée vers votre patience, votre
sagesse douce et tranquille dont parlent les media....
Je dis cela parce que si les points ci-dessous vous
cassent les pieds et je suis polie, ce sera leur faute
(aux Média) et pas la mienne! De toute
façon rien ne vous oblige à y réagir,
aux points ci-dessous j'entends.
Questions
préliminaires, ce dimanche 23 mars 2003
Je
lis que vous êtes catholique, est-ce que cela
veut dire que vous croyez en Dieu? Et si oui,
qu'est-ce que cela veut dire croire en Dieu pour vous,
Jean-Michel Truong Ngoc ou Jean-Michel-Truong-Zhang
ou Jean-Michel-Xuân-Truong etc. Je n'en
sors plus. C'est quoi votre nom, vraiment, j'aimerais
bien Jean-Michel-Xuân-Truong-Ngoc-Zhang.
C'est plus simple !
Coq
à l'âne. La nuit venant, telle
un gisant (une gisante?) dans mon lit Louis-Philippe
qui grince (le lit, Dieu soit loué pas Louis-Philippe),
avant de recharger mes batteries dans les bras de
Morphée, je fais ma prière, remercie
pour ma journée, cela implique: demande de
protection pour ceux que j'aime, demande de deux ou
trois petits services pour moi-même (je m'efforce
de ne pas trop en profiter) et puis point final à
la prière avec: ... et s.v.p. veuillez bien
protéger la petite mésange, le rouge-gorge
et les deux perruches vertes (nouvelles arrivantes)
qui viennent picorer quelques graines à l'orée
du parking sous l'arbre aux feuilles presque noires.
Satisfaite du dernier boulot accompli avant la nuit,
je m'endors; et vais voir ailleurs.
Cela
veut-il dire croire en Dieu, ou est-ce une pratique
- la prière j'entends - lié à
cet héritage judéo-chrétien incrusté
dans le programme de mon être? Est-ce
que vous priez? Est-ce que vous vous adressez
à Dieu? Est-ce que vous croyez à
sa (toute) puissance?
Depuis
longtemps j'ai dit à mon voisin de palier qui
esssaie de m'entraîner - entre deux ascenseurs
- dans d'interminables dissections de textes religieux,
je lui ai donc dit: si le paradis après la
mort n'est peuplé que d'êtres humains,
il sera pour moi sans intérêt, je vous
le laisse, salut et merci. Je veux des minéraux,
des végétaux, des insectes et mes chouchous
les animaux, et bien sûr, un petit troupeau
d'humains qui me plaisent dont J-M-X-T-N-Z en vedette.
Une
spécialiste en équilibrage d'énergies
m'a dit récemment, le monde animal est le monde
sacrifié, ce qu'elle n'aurait pas dû
me dire, quand bien même je le savais déja,
car cette pensée m'obsède et m'empoisonne
l'existence, retournant sans cesse le couteau dans
la plaie. Une vraie punition. Elle a tout
de même ajouté doucement en fine psychologue,
constatant mon incommensurable tristesse: oui, mais
tous les animaux se retrouvent sur une même
planète après; lorsque vous pensez
à la mort et au sacrifice chronique d'animaux,
pensez donc à la lumière, beaucoup,
beaucoup de lumière... Pour moi qui aime le
crépuscule, c'était une autre mauvaise
nouvelle, enfin depuis, j'ai suivi sagement la notice
d'usage, au cas où.
A
part Saint-François d'Assise qui parlait aux
oiseaux paraît-il - je n'y étais (probablement)
pas - en matière de saints qui aiment les animaux,
il faut amèrement avouer que c'est mièvre.
Souvent je m'adresse à Séaliah, Ange
qui comme vous le savez (mieux que moi évidemment)
symbolise la plénitude de vie aux humains et
aux animaux. Je m'accroche aux services de son
deuxième marché. Je n'ai pas le
choix. J'espère comme pour le lotto.
J'achète mon rêve comme pour l'achat
de votre roman.
Est-ce
que vous croyez aux miracles? (Cf. Les miracles
ne sont pas une contradiction de la nature, ils sont
simplement une contradiction de ce que nous savons
de la nature - dixit Saint Augustin). En ce
qui me concerne, il y a plein de miracles tout le
temps, il y a une gestion des miracles et par périodes
le responsable, le CEO en personne fait du bon boulot,
parfois j'ai l'impression qu'il est remplacé
par un cadre moins efficace qui a son tour cède
la place à un expert en la matière.
Je n'aime pas le changement, étant une inconditionnelle
de l' anti-change-management minded, tant pis pour
ceux qui pronent le progrès, moi je suis contre
souvent! (Tout de même parfois pour).
Je voudrais l'efficacité constante et soutenable
de la part du CEO, du département des Sustainable
Miracles Management Strategies. Plus rentable!
Pourquoi,
Jean-Michel (vos parents vous ont choisi
un joli nom, un très beau nom, doux et fort
à la fois, de ceux que l'on a envie de prononcer)
, est-ce que tout le monde dit (y compris vous,
je crois me souvenir, veuillez bien me pardonner si
je me trompe) l'on ne peut pas revenir en arrière,
c.à.d. changer de programme, zapper sur une
histoire plus bienfaisante, retrouver quelques arbres,
quelques champs, quelque coins intacts, non pollués,
retrouver du bon air, de l'eau de source sans minéraux
lourds et autre crasse, pourquoi, n'y a-t-il pas eu
une législation globale de stopper ou presque
la procréation, la production, la consommation.
Limiter les naissances comme en Chine: très
bien! Pourquoi tout le temps produire et tant,
pourquoi cette boulimie destructrice. Pour le
profit est une mauvaise réponse, puisque progrès
= destruction de l'environnement avec tout ce qu'il
comprend. Où est le profit dans le néant
à court, moyen et long terme?
A
mon avis le problème du monde réside
presque entièrement dans le nombre de ses locataires
humains, presque une Lapalissade. Donc retourner
à un monde moins peuplé, produire moins,
prix plus chers etc. Retourner la plaque
et réimprimer le programme, à l'endroit
cette fois.
Parenthèse:
vous parlez de Global Waste dans votre dernier
roman et cela me rappelle de nombreuses conférences
dont j'avais fait le programme sur le sujet de la
gestion des déchets, de la récupération
d'énergie et de chaleur en utilisant des techniques
telles que la cogénération, des émissions...
J'ai visité pas mal de sites (décharge,
incinération, cogénération) que
ce soit à Lisbonne, à Prague, à
Milan, à Berlin, à Bruxelles ou ailleurs,
et à chaque fois je me suis dit, voila ce que
nous sommes-nous mêmes des déchets sur
deux pattes, des tubes digestifs boulimiques, des
matières bio-dégradables: du waste dans
toute son horreur et la planète n'est qu'un
global waste dont nous sommes et le produit principal
et le générateur.
Pas
de mignons petits cimetières fleuris comme
celui au charme d' antan de Salzbourg pour l'humanité
du futur mais des fours crématoires dotés
de filtres performants (pas de risque zéro
pour l'atmosphère, économie et réductions
des coûts obligent!) Je m'écarte
du sujet, je rêve de Salzbourg, de cette petite
salle de style baroque où jouait Mozart...
C'est vrai les Nazis étaient des précurseurs.
Et comme on dit que l'histoire se répète....
En pire encore.... Dans mon entourage le copain
de l'une de mes amies à avancer un jour: tous
ces films sur les juifs, j' en ai marre. Je
vois encore mon amie sans lui.
Bon
revenons-en à la question du retour en arrière,
pourquoi pas finalement, personne ne peut prouver
que ce n'est pas possible. Tout est possible.
Impossible n'est pas français. En tant
que petite Belge je le crois aussi. Tout ce
que nous pouvons imaginer doit être possible,
puisque nous pouvons nous l'imaginer. Dites-moi
que c'est vrai? Jour et nuit, noir et blanc,
mâle et femelle, le revers de la médaille....,
impossible donc possible, possible donc imposssible....
Ou non? Ou peut-être? Quid?
Une
autre question au spécialiste de l'intelligence
artificielle - je me souviens d'une des premières
conférences dont je fis le programme pour le
compte de Management Centre Europe - et qui s'adressait
- la conférence - au monde pharmaceutique,
un de mes orateurs, le Dr. Roberto Boschi - un ex
de Sandoz, je dis ex par qu'il devint consultant créant
sa propre société - et ce après
avoir suivi un séminaire quelques part dans
le Nord de l'Europe, séminaire qui le décida
à changer le cap de sa vie; il fit donc table
rase de tout (dans sa vie privée également)
- merci séminaire dévastateur - et devint
d'employé cadre supérieur chez Sandoz,
petit consultant indépendant. J' ai perdu
sa trace - et aujourdh'ui je le regrette un peu -
il me parlait à l'époque d'intelligence
artificielle et cela me passionnait. Il rapportait
des case studies du Japon, pays qui à l'époque
était seul je crois à se consacrer à
cette problèmatique. Il me remontait
le moral en illustrant mes conférences avec
des volets sur la possibilité d'utiliser l'ordinateur
et de travailler avec des simulations pour remplacer
l'expérimentation animale. Bien que brillant
orateur ou président de séance ce personnage
intelligent et charismatique, d'avant garde, n'était
pas toujours bien accueilli par les dynosaures conservatifs
de l'industrie pharmaceutique; ce qui ne m'empêchait
nullement de réinviter chaque année
Boschi à Zurich pour la conférence annuelle.
Et tant pis pour les dinosaures, qu'ils aillent voir
ailleurs, ce qu'il ne faisaient pas car la salle de
l'Intercontinental était comble à chaque
coup! Ouf. Aujourd'hui le Prince Laurent
de Belgique et son mini-team prend la relève.
Hélas avec de petits moyens.
Toujours
concernant l'intelligence articifielle. N'étant
pas ingénieur (je le regrette et m'en excuse)
je me permettrai de vous poser une question plutôt
philosophique: L'intelligence - dans l'optique où
nous avons été créés,
n'est elle pas - celle de l'humain en l'occurence
- par définition, artificielle.
Et alors l' artificial intelligence ne devrait-elle
pas porter un autre nom pour qu'elle ne soit pas confondue
avec le cerveau humain...? Je veux dire nous
sommes artificiels....non? Nous sommes probablement
programmés avec un facteur x qui nous donnent
l'illusion de pouvoir chanter le monde en poèmes
tels que le faisaient les troubadours, tout en étant
capable de le construire pour mieux le démolir.
Nous ne sommes pas de l'intelligence naturelle à
mon (très très très exponent
infini + des poussières) humble sentiment.
Des oiseaux qui cimentent leur nid, le couvre de plastique
imperméable, évitent maints dangers
(sauf ceux des antennes télécom et autres
décorations électro-magnétiques
sur lesquels ils grillent) font preuve de plus d'intelligence,
de créativité, de courage, d'ingéniosité
etc. que beaucoup de mes semblables! Certains
oiseaux dont les corneilles et étourneaux ne
s'y brûlent pas.
Toute
petite, sachant à peine marcher je me sentais
attirée vers les animaux et leur parlais bien
plus qu'à mes soeurs humaines. C'est
comme ça. J' avais un chat tigré
nommé Nouchet avec lequel je communiquais
tout le temps; nous étions en symbiose, sur
la même longueur d'ondes, je savais ce qu'il
pensait, il savait ce que je pensais, c'était
merveilleux, c'était un privilège pour
toujours. C'est Nouchet qui m'a fait découvrir
les senteurs du Lilas dans le petit jardin à
l'arrière de la maison avenue Molière
et les joies à escalader l'arbre jusqu'au petit
muret, qui délimitait la propriété
de l' hôpital Brugmann, à arpenter.
Un de ces petits miracles que l'on n'oublie pas.
Il y en a eu d'autres depuis, plus spectaculaires
pour les non-initiés, bien plus étonnants
pour les sceptiques. Par exemple celui-ci: après
avoir découvert le génie qu'est JMT,
j'en ai parlé (waarvan het hart van vol is,
spreekt de mond vanuit) à Beau-Renard avec
ces mots: Tu sais B-R, mon préféré
(je dis préféré tout bas pour
que Rose-Marine, la jalouse ne fasse pas une crise),
j'ai fait la découverte d'un auteur tout à
fait exceptionnel, un tout grand monsieur, c'est
tellement merveilleux de faire ce genre de rencontre,
d'être face à l'intelligence (on y revient)
à l'état pur; et puis, j'ai dit
à B-R, mon petit, mon tout grand chéri,
mon merveilleux B-R, si tu comprends ce que je te
dis, enfonce - si tu le veux bien - tes petites griffes
dans la peau de ma main, tu peux vraiment ne t'inquiète
pas, si tu comprends ce que je te dis, montre-moi
que tu comprends en enfonçant tes petits ongles
dans ... Ce qu'il a fait aussitôt avant de filer
oreilles vers l'arrière, forme aérodynamique,
beige et soyeuse, content de m'avoir fait comprendre
qu'il avait compris quoique déçu du
fait que j'aie pu douter un instant que lui par contre
n'aurait pas compris. Cela vous fait sourire.
Evidemment, je m'en doutais. Dommage.
Mais non ce n'est pas une coïncidence, c'est
une conversation, une communication, un échange
entre un animal et cette chose un peu stupide, maladroite
qui est moi, indéfinissable et que d'autres
définiront de la race des humains.
Sommes-nous
les mercenaires de Dieu?
Qu'y
a-t-il derrière le miroir (toujours Lewis Caroll
dont l'étrange bouquin socio-politique - trancriptions
des mouvements entre Wigs and Tories, "Alice
in Wonderland", continue à me fasciner);
donc qu'y a-t-il derrière le miroir pour vous
Jean-Michel?
Avez-vous
peur de la mort?
Carpe
diem est votre devise je crois, tant qu'à
faire jouir de la vie, ce qui est sage bien entendu,
autant en profiter tant qu'il est encore temps.
Néanmoins, ceci étant dit, pourriez-vous
vous sentir attiré par la mort, par curiosité,
dans un moment de lassitude? Dites-moi
que non....Y a-t-il une sensualité dans la
mort comme il y en a une dans la vie? Je sais
qu'il y en a une à donner la mort. Hélas.
Celle des serial killers. Il y a beaucop de
potentialité en serial killers sur cette planète,
vous ne croyez pas? Just to get the kick out
of it: l'horreur, le vice de fabrication.
Pourquoi
les bons, les intelligents, les gentils, les honnêtes
ne sont-ils pas au pouvoir, est-ce l'échec
de la démocratie que d'élire des imbéciles,
des hypocrites qui sont des représentants du
peuple (fac simile) ? Une dictature éclairée
ne serait-elle pas de loin préférable?
Qui
est au-dessus des Gore (aussi un monstre en quelque
sorte, quand l'on pense que l'on peut apprendre à
fabriquer une bombe sur le Web dont il a si bien fait
la promotion via ses approches stratégiques
et politiques, ce qui est sans doute la même
chose; c'est lui non qui servait comme homme de paille
de Bill Gates); des Bush (George Bush fanatique religieux
comme son père ou trop bête, seulement
redevant à Papa à cause de ses échecs
scolaires et en tant que manager, voulant à
présent faire du bon boulot et être le
premier de la classe en essayant quelques nouvelles
munitions sur le sol Iraquien et Koweitien?)
Sont-ce les grands holding groups style Vivendi et
autres, sont-ce les banques et autres institutions
financières, ou sont-ce les mafias, les pirates
des temps modernes, les trafiquants de drogues, d'êtres
humains, d'armes, les groupements de fanatiques religieux?
Qui dirige qui, quelle est la hiérarchie sur
cette planète, qui est le dieu de la Terre....
ou plutôt le Diable? Pourquoi cette force
du mal décrite dans les légendes des
Vikings....? Pourquoi la force du bien semble
du côté des perdants, quand bien même
je m'accroche (encore une fois) aux sept Justes grâce
auxquels tout n'est pas dit-on perdu ? Pourquoi le
système est-il mauvais? Pourquoi cette
machine infernale au rythme accéléré?
Parfois j'espère que tout s'arrête.
Est-ce
que tout n'est qu'énergie et plutôt que
le Dust to Dust, Ashes to Ashes ce serait Energy to
Energy to Obscurity, Nothingness, Nought or Naught.
Quid pour vous?
Et
l'on en vient au cerveau. Partiellement utilisé,
possibilité énorme. Pourquoi n'en
utilisons-nous qu'une infime partie et parfois ne
l'utilisons-nous pas du tout (Cf. la majorité
des gens, et des hommes politiques en particulier)?
Où
se trouve le gène de la cruauté, de
la méchanceté, de la bêtise humaine
et pourquoi est-il implanté ou est-ce un vice
de fabrication? Si le producteur se nomme Dieu,
c'est grave, non? Peut-on renvoyer à
l'expéditeur, au fournisseur avec notice: veuillez
bien nous envoyer d'autres exemplaires sans vice de
fabrication cette fois, s.v.p., avec nos remerciements
anticipés... Et si l'on pouvait recevoir un
nouveau stock, la question serait alors: pour quoi
faire?
Petit
break en matière d' ange. Communiquez-vous
avec votre ange gardien (Cf. Nous abritons un ange
que nous choquons sans cesse. Nous devons être
les gardiens de cet ange - dixit Jean Cocteau).
Si
ce n'est pas trop indiscret, vous êtes né
quand exactement, jour? mois? Je n'ose vraiment pas
demander l'heure et pourtant...L'heure est primordiale
surtout quand l'heure est venue.
Pourquoi
ne seriez-vous plus là en 2037? Comment
d'ores et déja pouvez-vous prétendre
le savoir? Dites-moi que vous n'en savez rien,
qu'il ne s'agit que d'une pseudo-conviction basée
sur quelque statistique erronnée en matière
de longétivité... Ne me dites
pas que vous en aurez marre. Enfin je
comprendrais à recevoir de longs messages de
tous vos admirateurs, vos lecteurs, votre troupeau
d'adeptes, vos fidèles, vos clients.
Car c'est chose aisée d'être fidèle
à un auteur comme vous, c'est là que
le bât blesse, where the shoe pinches (marrant).
Tout
ce que j'ai pu lire de vos théories me semble
bien familier hélas. J'ai l'impression
en lisant quelques bribes de me retrouver devant ma
propre masturbation intellectuelle vécue en
continu, visant à élucider le cercle
vicieux du qui sommes-nous, sommes-nous vraiment,
et si oui, pourquoi et autres broderies sur le même
thème. Le seul qui nous importe...?
Plus
spécifiquement:
Tout
d'abord, qu'est-ce qui prouve que nous existons vraiment?
Je pense aux graphiques et autres courbes affichés
sur l'écran de l'ordinateur qui permet de visualiser
les impulsions inhérentes au rêve du
dormeur, impulsions identiques à celles du
sujet éveillé qui court vraiment?
Alors où est s.v.p. est la différence,
n'est-ce pas plutôt une question d'optique,
c'est la cas de le dire.
(Le
miroir encore, la barbe!).
Et
pourtant, si Lewis Caroll avait raison?
Les
jeux-vidéo ne sont-il pas la clé qui
ouvre la porte à la réponse? Nous
entrons dans le jeu, nous ressentons des émotions.
Virtuel, ce n'était que virtuel, on l'a échappé
bel. Tout de même.
Faisons-nous
partie d'un monstrueux jeu vidéo, rêvons-nous
que nous sommes?
Vondel
a écrit quelque chose dans le style "het
leven is een theaterspel en ieder krijgt een rol en
speelt zijn deel". Dans theaterspel il y a le
mot spel, jeu.
Jeu-vidéo
donc?
Une
question qui me perturbe et avec laquelle j'ennuie
de plus en plus mon entourage est la suivante.
De
quel droit sacrifions-nous tout à l'homme y
compris lui-même, du droit du plus fort ou du
droit du mauvais, du plus bête, du plus faible
intellectuellement ?
Vous
ne semblez pas accuser les scientifiques dans vos
réponses, mais bien le monde politique.
Et pourtant sachant la pratique de certains scientifiques,
massacrant des souris et autres victimes, pour le
bien-être de cette sacro-sainte humanité
et bien en ce qui me concerne, ces scientifiques sont
des monstres, tout comme ceux qui piétinent
bêtement la première fleur qui surgit
au printemps. Ce que je veux dire, c'est que
tout ce que l'homme est capable de faire à
la nature (OGM, pollution, destruction etc...), il
est évidemment capable de le faire à
l'homme (clonage, manipulation génétique,
pollution, guerre, abattage, etc...), à lui-même
donc. En ce qui me concerne l'humanité
n'aurait pas dû être créée,
cette expérience a raté, un flop total.
La création aurait dû s'arrêter
au dernier singe. Et si trouver des remèdes
au sida, cancer et autres maladies veut dire, massacrer
des animaux, et bien moi je gueule à qui veut
l'entendre, non nous n'avons pas le droit, de grâce
non. Pitié. Conscience. Respect.
Massacrez-vous entre vous, bouffez-vous vous-même,
sales cannibales!
Tant
qu'il y aura des abattoirs sur la Terre, il n'y aura
pas de terre bonne à vivre, pour moi en tout
cas. Et l'homme sera le Monstre.
La
vie est un cercle vicieux, dans le sens vicieux du
terme. Tout bouffe tout. L'homme bouffe
le plus. Comment apprécier la création
dans ce contexte. Cette loi me répugne,
me fait vomir. Et pourtant j'ai beaucoup
aimé et j'aime encore, j'aimerai toujours quelque
chose ou quelqu'un, j'aime d'aimer. Est-on un
monstre - en oubliant parfois ce qu'est vraiment la
vie?
L'
homme est-il le résultat d'une manipulation
génétique sur un clone de singe par
exemple ? Je ne crois pas à la théorie
de l'évolution qui ne tient pas vraiment la
route. Pourquoi, parce que rien ne change vraiment,
il y a encore des hommes qui ressemblent à
des hommes du Néanderthal et autres Cromagnoniens
(en orthographe zéro, d'accord). Parce
qu' entre l'homme qui tue un cerf d'une flêche
et la pratique dans les abattoirs des temps modernes,
l'intention est la même à savoir donner
la mort; seuls l'outil et le pourcentage de production
diffèrent. Ceci étant dit, je
préfère nos ancêtres qui avaient
le courage ou le désespoir (pas le mérite)
de tuer eux-mêmes et non par procuration.
Une
question qui m'empeste l'existence, qui m'isole dans
une tour d'ivoire, qui m'éloigne de plus en
plus de mes semblables est celle de l'hypocrisie humaine,
du non respect de tout, de cette boulimie destructrice
de l'être humain à tout escient.
On tue tout, pollue tout, casse tout, abîme
tout. Abimer voila le terme, souiller, détruire
et pas seulement des "opportunity targets"
mais tout, vite fait, bien fait. Table rase.
L'horreur.
Sachez que je suis aussi un monstre, me déplaçant
en voiture et de surcroît aimant conduire, mea
culpa en matière de CO2 en tout cas.
J'ai peur le soir à pied. Blindée
dans ma carcasse de métal réconfortante,
je bouge. Escape from New York tout à
fait prémonitoire tout comme Soilent green
ou Soylent green. Ai oublié l'orthographe.
Parenthèse, amusante et triste à la
fois (toujours la théorie du contraire):
soil
veut dire comme vous le savez: ground, layer of
earth whence plants obtain nourishment, land, country.
Mais veut
aussi
dire make or become dirty; pollute, stain (verbe)
et en substantif: dirt, dirty stain, pollution,
sewage (on en parle beaucoup dans le domaine des
déchets); manure.
Y
a-t-il une différence entre les humains et
les objets inanimés? Personnellement
à part celle de la matière je n'en vois
pas. Pour moi, chineuse invétérée,
les objets ont une âme. J'en suis
plus certaine que de la mienne.
Tiens
ne trouvez-pas que la différence entre science-fiction
et réalité n'est qu'une question de
timing ?
Etes-vous
d'accord qu' au plus que nous saurons au moins que
nous saurons, et qu'il vaudrait mieux peut-être
ne rien savoir du tout, fermer la boîte de Pandore?
Aux innocents les mains pleines. Et pourtant
êtes-vous d'accord qu'il vaut mieux savoir,
savoir - cette quête perpétuelle du pouvoir,
auto-défense envers et contre tout; être
à la hauteur (comme si c'était possible
au sens onérique du terme) ?
Entre
vous et moi - je vous confie, voila ce que c'est de
perdre ses esprits - à la lecture d'un livre
acheté par hasard. J'ai une énorme
sympathie pour tous vos lecteurs que je ne connaîtrai
jamais. Vos admirateurs dans la Presse et ailleurs
sont mes amis (façon de parler). Je comprends
bien les réactions puisque ce qui est décrit
dans la plupart des Press articles est un engouement
pour cet grand écrivain que vous êtes.
Rien que du positif.
La
combinaison Vietnamienne ou devrais-je dire chinoise
et alsacienne est un cocktail réussi c'est
le moins que l'on puisse dire; votre parcours un très
beau roman; mais je ne vous apprends rien, je répète
ici ce que j'ai lu, je m'offre seulement le plaisir
de carresser moi aussi - tout comme vos autres lecteurs
- votre ego, geste qui n'a jamais fait de mal à
personne. Donc vous ne m'en tiendrez pas rigueur.
J'espère que ce soir, pour la première
fois depuis que j'ai acheté votre roman Eternity
Express, je parviendrai à m'endormir -
insomnie non pas due à l'histoire que je trouve
plus-que-parfaite et pas du tout science fiction évidemment,
bien livre d'anticipation à très court
terme, mais une analyse logique des choses de ce bas
- au réel comme au figuré - monde;
mais insomnie due à la fièvre d'appréciation
de ce talent, et à la découverte du
grand auteur que vous êtes.
Vraiment,
je suis éreintée, épuisée,
crevée, clouée sur place comme l'une
de vos sympathiques lectrices pour laquelle j'ai la
plus grande compréhension, était liée
à sa chaise, ne pouvant interrompre sa lecture.
Ayant depuis le jour de l'achat du livre correspondu
tout le temps avec vous dans ma tête, sous ce
charme poignant et persistant qu'est l'intelligence
d'un homme, je me sens "a woman under influence",
droguée quand bien même je ne sache pas
ce que cela veut dire n' ayant jamais fait l'expérience
de la drogue. Seulement j'espère que
le retour - comme disent les drogués je crois
- ou plutôt la chute - ne fera pas trop
mal. Ce serait idiot de lire dans les faits
divers du Soir ou autre canard, une femme s'est cassé
la figure en lisant le roman de JMT, cela s'est passé
à Bruxelles. Pas de témoins.
Sans vie, elle tenait le livre de la main gauche
Mardi,
j'irai chez Célerier chercher "Le Successeur
de Pierre", le livre commandé devrait
être en magasin. Ca promet pour vous et
pour moi.
Entre-temps
la vie reprend son cours mais plus, plus jamais comme
avant.
cvm
Les
petites choses n'ont l'air de rien, mais elles donnent
la paix. Dans chaque petit chose, il y
a un ange. Dixit Georges Bernanos.
Je pense déja à demain lorsque j'irai
nourrir la mésange et ses copains...
Je
vous préfère encore plus parce que vous
êtes Ecrivain après coup, doté
de la force, de l'expérience, de la personnalité
de l'homme d'affaire... Le pouvoir, le charisme,
l'intelligence, l'allure, le style, la persévérance,
la discipline, le sens de la méthode de certains
businessmen a toujours séduit les femmes.
Rien à faire c'est humain.
Finalemement,
j'ai essayé de retrouver la page où
vous êtes photographié avec chapeau,
introuvable. Donc je reste sur ma faim.
En revanche, j'ai trouvé votre profil
(au sens propre comme au figuré) dans le Vif-L'express.
Petite exploratrice, grande découverte.
Pour
me rattraper de ce long email qui risque d'être
deleted illico presto (pas grave), je vous offre ce
soir, la toccata de Prokofieff, un petit air de Menotti
extrait du Téléphone et deux passage
d'un sextet de Brahms. Maintenant si vous
n'aimez pas et bien, j'aurai empiré mon cas!