Le voyage sans retour
par Laurence Vidal

Eternity Express
par Jacques Baudou

Train d'enfer
par François Busnel

A l'heure où la France s'engage dans l'inévitable réforme des retraites, voici le livre que Jean-Pierre Raffarin ne doit pas lire !...

L'Express-RTL, Les livres ont la parole
le 16 février 2003, à 13h15

Train de vie pour l'enfer
par Frédéric Grolleau

Le Journal du Dimanche

Eternity Express
par Michel Pébereau

Dans Eternity Express, c'est d'un avenir proche qu'il est question. Faute d'avoir à temps trouvé les solutions nécessaires, nos régimes de retraite sont en faillite. Nos enfants, et les travailleurs venus d'ailleurs pour compléter une main-d'oeuvre nationale déclinante, las de payer chaque année davantage, trouvent une solution : certains retraités pourront aller passer leurs vieux jours dans une ville de rêve, au fond de la Chine, où une entreprise spécialisée les prendra en charge, pour un forfait compétitif en raison des bas niveaux de prix de ce pays.
Les heureux élus embarquent à Paris dans un train de luxe. Etape par étape, le rêve se transforme en cauchemar, sous l'oeil de plus en plus cynique du narrateur, un ancien médecin, qui n'est pas un voyageur comme les autres.

Truong, montreur d'horreur
par Clémence Boulouque

"Mon seul cap est celui du plaisir." Etrange confidence pour ce maître du thriller, qui, livre après livre, peint le monde de demain dans toutes les nuances du noir. Dans Eternity Express, il décrit l'Occident cruellement atteint par l'effondrement de la nouvelle économie et les mystifications boursières et où le financement des retraites est résolu par une délocalisation des personnes âgées en Chine.
Le livre se construit autour d'un voyage en TGV, affrété pour ces nouveaux retraités mais qui ne les mènera pas, finalement, vers un Eden pour troisième âge, mais bien vers l'enfer...

Jean-Michel Truong
Eternity Express

Nous sommes dans pas si longtemps: l'Europe, envahie par une jeune génération venue d’Asie et d'Europe de l’Est, ne sait plus quoi faire de ses vieux... D'abord, on a cru que les retraités du baby boom seraient une source de revenus. Élixirs de jeunesse, poudres rajeunissantes et cliniques spécialisées ont fleuri, entraînant un " Eternity rush " qui a fait flamber la Bourse. Jusqu'à ce fameux " mardi noir "... Ruinés, les retraités ont été contraints d'accepter le plan concocté par des organismes privés de retraite: émigrer en Chine, là où les coûts sont moins élevés, pour finir leurs jours dans des villages de vacances conçus pour les accueillir. L'histoire du très imaginatif expert en intelligence artificielle Jean-Michel Truong (auteur de l'essai remarqué Totalement inhumaine) se déroule dans le train qui conduit cette horde de sexagénaires déconfits de Paris vers l'Orient. À bord, entre deux remarques sur la qualité du service et l'évocation des jours heureux, les vieux s'engueulent. Normal. Au fil des jours pourtant, le lecteur comprend que quelque chose ne va pas... Un livre d'un rafraîchissant cynisme, à mi-chemin entre la prospective et l'anticipation.

Un roman de politique-fiction sur le délicat problème du financement des retraites. A donner la chair de poule.
Lorsque Jean-Michel Truong, enfant de Strasbourg parti courir le monde à la poursuite des nouvelles technologies, publia son premier roman, ce fut une véritable révolution. Paru en 1988, "Reproduction interdite" était le premier thriller consacré au clonage humain. Ouvrez-le aujourd'hui et vous frissonnerez plus encore qu'à l'époque: tout est là! Truong repartit au bout du monde. Puis écrivit son deuxième roman, plus fabuleux encore: "Le Successeur de pierre" est aujourd'hui un des classiques de la science-fiction française. De nouveaux voyages et voilà que Truong nous livre son troisième opus, "Eternity Express". Tiercé gagnant...

Attention, coup de poing. Consacré au vieillissement des populations et à la valeur de la vie humaine dans une société ultra rationalisée, le dernier roman de Jean-Michel Truong est choquant. Mais ici, nul outrage aux pudibonderies du moment. L'auteur choque parce qu'il appuie là où tout l'Occident penche...
Avec «Eternity Express», Jean-Michel Truong signe le «thriller» le plus glacial du moment...

L'angoissant voyage de ce transsibérien nouveau genre est décrit dans l'excellent roman de Jean-Michel Truong, " Eternity Express ". C'est de la politique fiction de très bonne qualité, servie par une écriture fine et précise comme un scalpel. Toute la question étant de savoir jusqu'à quel point, demain, cette fiction terrifiante ne deviendra pas notre réalité.

Un nouveau roman de Truong se déguste comme un alcool hors d'âge! Dès les premières pages, une onde de plaisir vous traverse le corps. Les vieux, qu'en faire? C'est le fléau du troisième millénaire. Ils vont coûter de plus en plus cher. Soucieuse de rentabilité, l'Europe décide de les délocaliser... en Chine! Est-ce mieux? La réponse est au bout d'un long voyage à travers les steppes. Un des rares auteurs de SF français à vraiment conjuguer l'Anticipation!

Tout est prévu pour le succès de ce livre, une idée forte, une réelle pratique spéculative, un style sec et rapide, le sens du suspense, une grande connaissance des données prospectives, macroéconomiques de notre futur proche. Et pourtant, Eternity Express n'est pas une œuvre notable. Car à force de philosopher, de vouloir démontrer la justesse de son propos, l'intelligence de son anticipation socio-économique, la pertinence de son discours sur la realpolitique qui gouverne le monde, Jean-Michel Truong oublie d'incorporer à la pâte ce zeste de bizarre qui excite les papilles du lecteur de S.F.

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"Un livre "coup de poing" qui vous hantera longtemps !"

Radio Canada Saguenay-Lac-St-Jean
Emission "C'est ici que ça se passe"
1er avril 2003
Ecouter l'émission

De mystérieux empoisonnements vont donner un fumet policier au voyage. Rien de bien méchant par rapport à ce que leur mijote Truong. Avec raffinement, et avec un pessimisme sans nuages, l'auteur de Reproduction interdite et du Successeur de pierre pousse encore jusqu'au bout les travers de la société.

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Abordant un sujet pas tout à fait nouveau, Eternity Express raconte comment la surpopulation conduit la société à convoyer les personnes âgées dans des réserves. Elles y seront exterminées sans le savoir au préalable. Le voyage est présenté comme des vacances. Jean-Michel Truong raconte ce récit d'anticipation - allusion aux trains de la mort de 39/45 - avec un style trop mou pour que le lecteur y trouve de l'intérêt. Malgré ses promesses, il n'établit aucun lien avec le monde actuel.

Tribune de Genève, 3 mars 2003

Laissant dériver l'anticipation vers la dystopie – vision de lendemains qui déchantent – Jean-Michel Truong embarque les lecteurs à bord du Transsibérien, version 2010. Destination : la Chine, où les passagers passeront le restant de leurs jours dans un cocon luxueux. C'est du moins ce que promet la brochure... Pas d'intrigue dans ce roman ferroviaire, plutôt une thèse brutale : notre société, où tout se juge à l'aune de la rentabilité, court vers l'abîme. Dans ce monde où les intérêts financiers poussent à "abaisser les barrières éthiques comme jadis les barrières douanières". Roman du cynisme le plus abject, Eternity Express est à lire, selon le quatrième de couverture, comme un "conte philosophique" sur la fin de vie. Un conte émanant d'un auteur connu pour lancer des lignes de fuite inquiétatntes vers le futur.

La Croix, 10 avril 2003

Un roman brillant, haletant, à la construction millimétrée, à l'impressionnante maîtrise narrative. Eternity Express est à recommander chaudement.

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En 2020, crise économique, allongement de la durée de vie et montée du chômage incitent le gouvernement de l'Union européenne à voter une loi de délocalisation du 3ème âge. Les cobayes sont conduits aux confins de la Chine, dans une sorte de Club Med. Mais un autre sort les attend...

Il est estampillé "pape de l'intelligence artificielle" en France. Auteur à succès, Jean-Michel Truong nous offre avec "Eternity Express" une fable sur les terrifiantes descentes .... de l'économie. Une substance légale mais vénéneuse. Shootés au Nikkei, au Cac 40 voire au Dow Jones, nos retraités pourraient bien manger leurs pensions par la racine....

"C'est terrible… et ça pourrait être vrai !". Voilà en quelques mots comment je suis "sorti" du dernier roman de Jean-Michel Truong… Et évidemment, ce genre de formule laconique, presque cliché, est loin, très loin de définir la complexité des réactions qu'Eternity Express devrait faire naître dans l'esprit du lecteur un tant soit peu doué d'esprit critique. Avec une froide résolution, mais également une érudition jamais pesante, Truong nous assène ce petit manuel de la déportation future des inutiles avec un sens terrible de la manipulation et du suspense. Car le pire, dans toute cette histoire, c'est que ce véritable cri d'alarme lancé à la face de notre attentisme qu'est Eternity Express revêt souvent les atours d'un roman "populaire", où le mystère se dispute aux intrigues, la saga politique côtoie la SF la plus pointue. Truong, génialement pervers, nous emmène donc dans un univers apparemment "classique", pour ensuite distiller une réflexion qui ne peut laisser indifférent.

Les limites de l'amitié ? Les choix de la médecine ? L'intérêt de tous ? Ou l'intérêt individuel ? Les exclus de la consommation ? Toutes ces problématiques sont abordées, décortiquées, mises en abîmes… et confrontée à notre vision de la société, ou plutôt cette vision unidimensionnelle de la société qui cherche à s'imposer, de New York à Paris, de l'Alaska au Cap.

En quelques centaines de pages, Truong parvient à nous renvoyer notre image d'homo-consommateur , sans pour autant poser de jugement, mais en semant une volée de graines qui, sur un terrain fertile et convenablement "arrosé" permettrait sans doute d'avancer vers une prise de conscience de la Catastrophe vers laquelle le "tout à l'argent" "tout au rendement", nous pousse.

Je crois même qu'Eternity Express pourrait être une lecture plus que recommandée pour une certaine "jeune" génération désabusée et revenue de tout…